Bonjour. Bienvenue au MOOC Villes africaines : Environnement et enjeux de développement. La leçon d'aujourd'hui porte sur les formes de l'agriculture urbaine. Très souvent lorsque l'on parle d'agriculture urbaine, on pense d'abord aux cultures maraîchères et horticoles. Mais en réalité, l'agriculture urbaine a des formes plus variées, qui regroupent la production végétale, la production animale, qui sera développée dans la prochaine leçon, la production halieutique, la transformation des produits agricoles. Cette leçon s'intéresse à la production végétale, qui regroupe en autres les cultures vivrières, le maraîchage, l'horticulture hors sol, le jardinage et l'agroforesterie et plantations d'arbres. Les principales cultures vivrières que l'on rencontre en milieu urbain ou périurbain sont les céréales telles que riz, maïs, mil, sorgho, le plantain, les racines et les tubercules, telles que manioc, ignames, patates douces et pommes de terre, les légumineuses telles que le niébé, les oléagineux tels que l'huile de palme, d'arachide, le soja ou le sésame. Leur prédominance varie selon les régions et les habitudes alimentaires. Par exemple, dans le Sahel, les pays comme le Burkina Faso, la Gambie, la Guinée-Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et la Sierra Leone sont à dominance céréalière. Tandis que les pays comme le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Libéria, le Nigéria, le Togo, le Cameroun sont des pays à double régime, racines et tubercules, et céréales. Dans la plupart de ces pays, le manioc domine la consommation, avec en deuxième position, l'igname, sauf pour la Côte d'Ivoire où l'igname est préférée au manioc. Le plantain est plus consommé au Cameroun, en Côte d'Ivoire, au Ghana et en Guinée, suivi des céréales, riz ou maïs. Ce régime alimentaire est caractéristique des pays de l'Afrique de l'ouest côtière, y compris le Nigéria. On les retrouve presque partout, en périphérie de la ville, dans la forêt, dans les bas-fonds urbains et périurbains, les cours des maisons, les plaines, ces cultures vivrières sont cultivées pour l'autoconsommation et une faible partie est destinée à la commercialisation. Quelquefois, on les trouve dans les jardins et les champs vivriers en association. Les cultures vivrières que l'on observe à proximité des villes sont, soit le fait de personnes qui continuent à s'assurer ainsi une maigre subsistance et un petit revenu, soit le fait des citadins qui cherchent à marquer leur emprise foncière, sur des parcelles non construites, ou qui cultivent par plaisir et pour l'autoconsommation. Le maraîchage se pratique dans les bas-fonds, les bassins de rétention, ou les berges de cours d'eau en saison sèche, mais aussi hors des bas-fonds, pendant la saison des pluies. Ces types de maraîchage concernent surtout des producteurs, qui cultivent également du vivrier. On trouve alors essentiellement les tomates, pastèques, morelles, amarantes, bambous, aubergines locales, etc. Il peut être éventuellement prolongé en saison sèche, par un arrosage assez fastidieux. Plusieurs types de légumes sont cultivés, certains auteurs les classent en différentes catégories selon la longueur de leur cycle, leur exigence en intrants et le degré de risques liés à la production et à leur commercialisation. Ainsi, on distingue les légumes-feuilles de cycle court, moins d'un mois, comme l'amarante, le chou chinois et l'oseille locale ; les légumes-feuilles de cycle long, est à 2 mois, dont la production et la commercialisation présentent peu de risques, comme les morelles, les choux, la ciboule et les épinards ; les légumes tropicaux et les légumes d'origine tempérée à cycle court, moins de 2 mois, dont la production et la commercialisation présentent peu de risques, comme la salade et le persil ; les légumes tempérés à cycle long, plus de deux mois, comme les tomates, les carottes, les aubergines violettes et les concombres. D'autres les classent en fonction de la partie consommable, en légumes-feuilles ou tiges, tels que épinards, salade, 'iii', céleri, persil, basilic, menthe et poireaux ; en légumes-racines tels que carottes, navets, radis ; en légumes-fleurs tels que chou-fleur ; en légumes-fruits tels que tomates, melons, pastèques, piments, haricots et gombos. Quant à l'horticulture hors sol, elle concerne 2 types de production, les plantes ornementales et les pépinières d'arbres fruitiers, manguiers, orangers, avocatiers, dans des sacs en plastique. La présence d'un cours d'eau ou d'une source d'eau, à la 'iii' au robinet, forage est la seule contrainte. Les engrais et les fientes sont achetés ou récupérés par divers moyens, élevage de quelques poules, déchets récupérés à la fin des marchés. L'horticulture se pratique hors sol sur différents types d'espace, on la trouve au centre-ville, dans des espaces interstitiels, le long de voiries ou à proximité de points d'eau. La cour est, dans l'habitat africain, un lieu charnière entre l'espace domestique et le quartier ouvert sur la ville. Elle est soit totalement privative, soit commune à plusieurs logements, et toujours le lieu d'une intense vie collective. La cour africaine est, en fait, déjà un espace intermédiaire. Ces cours abritent des formes de jardinages, qu'on retrouve aussi dans des espaces interstitiels, tels que les pentes ou les hauteurs inconstructibles, les toits ou les balcons. La main-d'œuvre est essentiellement familiale et il s'agit alors d'une activité secondaire, la production est essentiellement destinée à l'autoconsommation. Différentes cultures telles que maïs, manioc, taro, bambou, aubergines locales, etc. y sont pratiquées durant toute l'année, avec un arrosage manuel si nécessaire, ou seulement en saison des pluies. On trouve également des jardins hors sol où les légumes et les condiments poussent alors dans des sacs en plastique, et se rencontrent dans les quartiers de haut standing et sont le fait des propriétaires des habitations, ou alors des gardiens et domestiques. Dans les espaces périurbains, et notamment les villages, on trouve des cultures vivrières, des cultures de rente comme le cacao, le palmier, le café et l'arachide. Ces cultures peuvent être intégrées dans un système agroforestier, ou cultivées seules de manière intensive. En conclusion, nous disons que l'agriculture urbaine a des formes très variées sur les plans des cultures, des techniques, du professionnalisme, des producteurs, etc. Cependant, on retrouve quelques systèmes dominants, puisqu'on les retrouve fréquemment, les principales cultures vivrières que l'on rencontre en milieu urbain ou périurbain africain sont les céréales, les racines, les tubercules et les plantains, les légumineuses et les oléagineux, leur prédominance varie selon les régions et les habitudes alimentaires des populations. Dans le domaine du maraîchage, plusieurs types de légumes sont cultivés les tomates, les laitues, les carottes, les choux, etc., par les maraîchers qui pratiquent leur activité dans des espaces variés, bas-fonds, berges de cours d'eau, etc., et en fonction de la disponibilité de l'eau. Quant à l'horticulture hors sol, elle concerne la production des plantes dormantes et des pépinières d'arbres fruitiers. Les cours de certains ménages abritent des formes de jardinages où se pratiquent différentes cultures, de maïs, de manioc, de taro, d'aubergines, etc. durant toute l'année. Au revoir et à la prochaine leçon sur le développement de l'élevage urbain. [AUDIO_VIDE]